Balafon

Le balafon est un instrument d’Afrique occidentale de type xylophone, originaire des dynasties mandingues et de leurs légendes. Il aurait été remis à un valeureux guerrier fait prisonnier par les fameux génies Dondoris afin de consolider la paix entre les tribus, s’en suivirent des générations de griots qui racontent les aventures des chefs et des rois, rythmées par le son si particulier du balafon.

Il tire son nom du langage malinké, bala signifiant instrument et fon désignant le fait de jouer et de chanter. Les musiciens qui en jouent se nomment les balafolas. Il est composé d’une vingtaine de lames de bois de goni typique, plus ou moins épaisse assemblées en clavier par ordre de croissance de la plus petite à la plus longue. Chacune correspond à une note et on les frappe à l’aide d’un bâton, une maillotte, dont le bout est habillé d’un morceau de caoutchouc. Il existe plusieurs types de maillotes qui donnent des notes plus ou moins graves selon leur poids. Un joueur en installe toujours plusieurs autour de lui avant de commencer à composer.

Les lames de bois sont accrochées sur un support en bois avec des lanières en cuir, au-dessous duquel on place des calebasses creuses, plus ou moins grosses, pour l’effet de résonnance. Elles sont percées de quelques trous justes recouverts d’une fine pellicule au choix de l’artisan qui prépare le balafon, et qui a pour objectif de donner une sorte de grésillement si particulier à l’instrument. Le nombre de lattes de bois, la taille, les maillotes varient selon la région d’Afrique où il se joue, mais sa structure reste en général assez similaire.

L’accorder est un travail de professionnel, et il peut produire de 18 à 25 notes. Le balafon se joue debout s’il possède des sangles de cuir à passer autour du cou sinon, traditionnellement, les Africains en jouent assis, le positionnant sur leurs cuisses en tailleur.

Depuis quelques années, le balafon a traversé les frontières pour se conjuguer à des sons plus occidentaux, il se produit sur les grandes scènes internationales, grâce aux meilleurs joueurs africains, mais aussi à ceux qui s’y sont initiés et ont choisi d’intégrer ce son unique à leurs concerts. Un son qui fait voyager au-delà des grandes savanes. Neba Solo le Malien et son compatriote Issa Bagayogo en sont les virtuoses, menant même sur les chemins de la techno pour un mélange des genres explosifs. Le balafon n’a pas fini de faire entendre le timbre doux de ces mélodies, qui s’apparente parfois au son de l’eau qui ruisselle pour finir en cascade, à la pluie qui scande de chacune de ses gouttes son arrivée sur terre. Un son unique et ancestral qui raconte l’Afrique comme nul autre, celui des griots. Un instrument symbolique et emblématique.